Avec le sentier Río Viejo, cet itinéraire offre au visiteur une visite facile, divertissante et agréable du parc naturel de l’Embouchure du Guadalhorce, avec la particularité que dans un très petit espace physique, il est possible d'observer plusieurs habitats étroitement liés (fluvial, lagune, littoral et milieu marin). En raison de la surface du chemin et de sa largeur appropriée pour mener confortablement des activités de groupe, en particulier des visites éducatives, fait de ce chemin un endroit de grand potentiel à usage public, d'éducation environnementale et aussi pour la recherche ornithologique, car ce sont sans aucun doute les oiseaux qui sont les plus susceptibles de nous attirer, que ce soit pour les identifier, les photographier, les filmer, les écouter ou simplement étudier leur biologie. Cependant, cet endroit cache également d'autres ressources précieuses liées à l'environnement, à l'histoire et aux usages traditionnels qui devraient également être prises en considération.

Le nom de ce sentier est dû au fait qu'il borde la populairement connue sous le nom de « Laguna Grande », la plus grande zone inondée de l’espace naturel. Elle fait partie d'un complexe de zones inondées, résultat dans de nombreux cas de l’activité humaine et ayant donc une origine artificielle. En fait, si le delta du Guadalhorce était à l'origine une excellente zone de culture dans les années 1960, à l'exception des marais les plus proches de la plage qui ont été inondés par les tempêtes, l'extraction en plein air de sable et de gravier à partir de la fin des années 70 et le début des années 80 ont favorisé la création de fouilles plus ou moins déprimées du terrain. Une fois abandonnées, ces dépressions ont été remplies d'eau par infiltration ainsi que par les inondations dues aux tempêtes. Le résultat que l'on voit aujourd'hui du chemin est le résultat des actions de restauration menées sur les anciens lagons, certains d'entre eux saumâtres ou salés et d'autres aux eaux plus douces, et qui ont été menées pour favoriser la colonisation, la reproduction et l'alimentation de nombreuses espèces d'oiseaux qui visitent cette zone humide se transforme chaque année.

La visite commence au même endroit que le sentier Río Viejo, sur la butte de la rive droite du fleuve Guadalhorce et devant le site phénicien de Cerro del Villar, une ville importante de marchands bourgeois fondée entre la fin du IXe siècle et le début du VIIIème siècle avant JC. Dans un premier temps, nous traverserons le fleuve, à un point où il vaut la peine de s'arrêter pour contempler les vues et essayer de découvrir certains des oiseaux qui traversent ou sont liés à cet habitat. On remarque également ceux qui bénéficient des nombreuses possibilités de refuge et même de nidification qu'offrent les infrastructures artificielles à proximité, y compris le même pont sur lequel on se trouve. Les hirondelles rustique et rousseline, l’hirondelle de fenêtre, le busard des roseaux, le balbuzard pêcheur et l’aigle botté, ainsi que divers oiseaux aquatiques, goélands, cormorans et bien d'autres espèces font de cet endroit un Observatoire privilégié.

Le premier tronçon du chemin se compose de roselières et quelques formations arboricoles qui sont le résultat de plantations récentes comme les pins parasols, les oliviers sauvages, les grenadiers, les chênes verts, les spartiers et même les coings. Ainsi, nous nous approchons progressivement d'un autre endroit qu'il faut visiter et qui se trouve à 980 mètres du début du sentier. C'est l'observatoire de la Laguna Escondida, qui permet d’admirer de nombreux oiseaux à proximité. Les jumelles et les télescopes sont des outils très précieux pour pouvoir les identifier correctement, ceci étant pratiquement le seul endroit où certaines espèces peuvent être observées car la Laguna Escondida est l'une des rares à contenir des eaux presque fraîches et non saumâtres ou salées, comme dans le cas d'autres zones humides du milieu naturel. C’est pour cela que l’on remarque l'absence de formations de salicorne sur ses rives, car cette plante est typique des zones plus salines. L’érismature à tête blanche, le blongios nain ou le martin-pêcheur font peut-être partie des oiseaux les plus singuliers que l'on puisse observer depuis cet observatoire, rivalisant avec d'autres animaux difficiles à voir, comme les loutres.

Un peu plus loin, le sentier mène au deuxième Observatoire de la faune, l'observatoire Laguna Grande. Compte tenu de sa position surélevée, ces installations offrent un large champ visuel sur la lagune du même nom, un lieu digne de notre attention, de notre respect et de notre silence pour ne pas déranger les nombreux oiseaux qui grouillent presque à nos pieds dans les eaux et les berges présentes. L’échasse blanche, la foulque macroule, l’avocette, l’aigrette garzette, le bihoreau gris, la bécassine, le canard souchet, le canard colvert, le tadorne de Belon, l’érismature à tête blanche, le cormoran, le goéland railleur, le flamant, le grèbe castagneux, le tournepierre à collier, le héron cendré et le héron pourpré, entre autres, se baladent dans ces eaux très salines à la recherche de nourriture, d'un abri et d'un lieu de nidification. L’émyde lépreuse est également présente et facilement visible au soleil. Avec un peu de chance, nous pourrons également localiser certains rapaces qui utilisent cet endroit comme territoire de chasse, bien qu'ils n'y nichent pas, il n'est pas difficile de découvrir des aigles bottés, des busards des roseaux, des faucons crécerelles et même, en hiver, des balbuzards pêcheurs.

Tout au long de notre promenade, on verra à côté du sentier, des vestiges de constructions linéaires presque au niveau du sol et en forme de U, aujourd'hui à moitié enterrés et partiellement recouverts de végétation naturelle. Ces vestiges nous rappellent le passé agricole de la ferme La Isla, si connue en raison de sa position isolée entre les deux bras du Guadalhorce et la mer. Ces constructions étaient, en fait, les anciennes canalisations pour l'irrigation de la canne à sucre et les autres cultures qui occupaient la zone, y compris celles qui sont aujourd'hui sous l'eau, communément appelées « atarjeas ». À l'origine, ces canaux étaient interconnectés formant un réseau d’irrigation très bien contrôlé, ce qui assurait la production de canne à sucre.

Une fois que nous aurons atteint une zone plus dégagée et peuplée de joncs, de tamaris, de roseaux, de salicornes et même de quelques dattiers, nous terminerons notre parcours au niveau de la plage, dans une zone clôturée et balisée dans laquelle nous ne devons pas pénétrer (et les chiens non plus) car c'est un habitat extrêmement vulnérable. Ici, la régénération naturelle de la végétation arénophile typique de l'écosystème littoral se déroule petit à petit, et cela peut disparaître rapidement si on marche dessus ; il est possible d’apercevoir déjà de nombreux spécimens de panicaut maritime. C'est aussi un habitat dans lequel le pluvier niche et donc des précautions extrêmes doivent être prises afin de garantir la tranquillité nécessaire dont cette espèce a besoin pour mener à bien ses tâches de reproduction. Cet itinéraire se termine sur la plage, mais ce cadre naturel continue de nous surprendre, car le paysage, la mer et les nombreux oiseaux marins qui se rencontrent ici sont une source de joie pour nos sens.